samedi 16 novembre 2013

Toussaint.


Chers Parents,
Je profite de cette minute de silence pour me confier à tombeau ouvert. 
A l’heure d’hiver et de vérité où je vous parle, je viens d’apprendre que vos jours sont à nouveau comptés, tout comme ceux de vos voisins. En effet, ceux qui ont financé vos retraites se préparent à leur tour, à venir profiter d’un au-delà bien mérité.
Pour éviter que les cortèges funèbres ne se transforment en opérations escargot, des concessions s’imposent de part et d’autre. L’Administration se dit prête à renouveler la vôtre, si vous acceptez de me faire une place à vos côtés. 
Je ne suis pas spécialement pressé, mais j’ai préféré vous prévenir, au cas où il vous faudrait plus de temps qu’à moi, pour vous retourner.
Votre fils qui pense à vous.